Dès élections législatives fédérales ont été organisées en Belgique le 18 mai 2003. C'était l'occasion de tester sur plusieurs cantons l'utlisation de systèmes de vote électroniques. Un collège d'experts avait été nommé pour surveiller le bon déroulement des opérations et notamment pour analyser le code-source des logiciels de vote. Par ailleurs tout un chacun pouvait étudier le source, car celui-ci avait été rendu public (fort heureusement !). Tout se passe alors pour le mieux en cette journée d'élections du 18 mai...jusqu'à 23h30. A cette heure précise, le collège d'experts est prévenu d'un problème à Schaerbeek : un candidat d'une liste avait obtenu plus de voix de préférence que le nombre total de voix de la liste. Il s'avérait que le nombre de voix de préférence avait été majoré de 4096 (notons au passage que 2 1 2 = 4096 ).

Dès le 19 mai, les experts commencent leur enquête : ils testent le PC incriminé, ils scrutent à nouveau le source des logiciels de vote. Ils ne notent aucune anomalie. D'où leur conclusion : cette erreur serait liée à l'inversion spontanée d'une position binaire dans la mémoire vive du PC, et plus précisement au niveau du 13ème bit du compteur de voix de préférence du candidat. Ce phénomène très rare peut être provoqué par des rayonnements cosmiques parvenant au PC : il est toutefois très suprenant que le bit concerné corresponde justement à une portion de mémoire vive utilisée, et de plus à un compteur de vote ! Quelle malchance extrême ! E.T. aurait-il voulu influencer les élections belges par l'envoi d'une impulsion électromagnétique savamment dirigée ?

Certains verront donc en cet incident l'immaturité du vote électronique. Disons que le problème se situe plutôt au niveau du choix des PC pour les bureaux de vote : il aurait fallu privilégier l'usage de mémoires avec système de correction d'erreurs. Ou bien utiliser des PC en redondance.
On peut toutefois douter de l'explication par l'hypothèse de l'inversion de bit : le problème ne pourrait-il pas être le résultat d'un bug non détecté au niveau du logiciel de vote ? On ne le sait pas, en tout cas l'hypothèse avancée par les experts, même si elle n'est pas très rassurante pour l'avenir du vote électronique, a au moins le mérite de faire sourire.

🗓 Publié le mercredi 30 juillet 2003
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